C’est parti pour la première course d’un programme triple intense, avec la présentation du Grand Prix de Mexico City. Voici ce que vous devez savoir sur cette épreuve… et pourquoi ce n’est plus le GP du Mexique.
Nous nous sommes prononcés sur les trois prochains Grands Prix, dans notre podcast hebdomadaire. Vous pouvez l’écouter dans la section PODCAST du site web.
Pourquoi le Grand Prix de Mexico City?
Cette année, le Grand Prix de Mexique a un nouveau nom: le GP de Mexico City. La raison d’un tel changement de nom est dû au retrait du financement du gouvernement mexicain. Entre 2018 et 2019, le président Andrés Manual Lopez Obrador avait dit vouloir se concentrer sur dépenser des fonds publics sur un service de transport national (ce qui est une raison très noble).
Or, la mairesse de Mexico City, Claudia Sheinbaum, avait annoncé le renouvellement du contrat de la course à l’Autodrome Hermanos Rodriguez avec des fonds privés. En passant de « Grand Prix du Mexique » à « Grand Prix de Mexico City », la mairesse de la capitale mexicaine veut promouvoir le tourisme dans cette belle ville.
C’est le même son de cloche avec la prochaine course, au Brésil. Le nouveau sobriquet de l’épreuve ayant lieu à Interlagos est le Grand Prix de Sao Paulo, au lieu du Grand Prix du Brésil. En décembre 2020, la ville de Sao Paulo (et non le gouvernement brésilien) avait payé les droits d’accueillir la course pour les cinq prochaines années.
Avant la signature de ce contrat, le président du Brésil, Jair Bolsonaro, souhaitait déménager l’épreuve populaire à Rio de Janeiro (et sur un circuit nécessitant la coupe de centaines, voire milliers, d’arbres).
Une question d’altitude
La Formule 1 revient à Mexico City pour la première fois depuis 2019. Cependant, la préparation pour cette course n’a pas changé.
Le Grand Cirque de la F1 se retrouve à plus de 2000 mètres du niveau de la mer. Cela va rendre la charge de travail des moteurs plus ardue, car il y a de l’air fin qui se propage dans les airs (*rires*). En plus, refroidir la voiture, en général, sera un sacré défi.
Pour obtenir de l’air frais, il faut beaucoup d’oxygène. Ce n’est pas le cas à 2200 mètres en haut de la mer. Sur un circuit nécessitant beaucoup d’appui aérodynamique, cela peut donner un avantage pour des écuries comme Red Bull, avec une monoplace favorisant le passage du flux d’air.
Consignes d’équipe possibles chez Red Bull?
Dans notre podcast de cette semaine, on avait évoqué la possibilité d’assister à des consignes d’équipe chez Red Bull, pour le Grand Prix de Mexico City.
Sergio Perez roulera à domicile (je sais qu’il est né à Guadalajara) et espèrera offrir une victoire ou un podium devant ses partisans, mais Max Verstappen veut accroître son avance sur Lewis Hamilton au championnat des pilotes.
Or, que faire dans un scénario où Perez se retrouvait devant Verstappen? Personnellement, je ne serais pas surpris que Red Bull décide d’imposer des consignes d’équipe, surtout si jamais Hamilton talonnait Verstappen. Je sais que, pour les spectateurs, cela laisserait un goût amer de voir Checo être privé d’une victoire (si jamais il menait la course), mais Red Bull veut capitaliser de manière sévère contre le champion en titre.
Après tout, Mercedes a fait de même en 2018, lors du Grand Prix de Russie, quand l’écurie allemande sacrifia une victoire de Valtteri Bottas pour permettre à Lewis Hamilton de créer une avance plus nette sur Sebastian Vettel, dans la course au titre.
N’oublions pas que la Formule 1 est un sport d’équipe. Certes, on veut voir des batailles entre pilotes, mais les écuries ne veulent pas qu’un accrochage entre les équipiers ruinent les plans.
C’est à suivre.
Pénalités de grille pour Stroll et Tsunoda
Lance Stroll et Yuki Tsunoda partiront en fond de grille, dans le cadre du Grand Prix de Mexico City.
En effet, les deux pilotes ont dû changer de composantes de leur groupe propulseur. Pour Stroll (Aston Martin), il aura un nouveau moteur à combustion interne (ICE), un turbocompresseur, un MGU-H et un ensemble de contrôle électronique.
Quant à Tsunoda, il aura un MGU-H neuf dans sa AlphaTauri, ainsi que de nouveaux MGU-K et ICE. Les pénalités aux deux jeunes pilotes seront appliquées dès le jour de course, ce dimanche.
Stroll est le septième pilote roulant avec un moteur Mercedes qui a reçu une pénalité relié au groupe propulseur. Seul Lando Norris (McLaren) n’a pas été pénalisé, jusqu’à présent. Les problèmes de fiabilité chez Mercedes, ainsi que chez les écuries clientes de la marque allemande, auront des répercussions pour Lewis Hamilton.
Le Britannique a reçu une pénalité de dix places pour un changement d’une composante, lors du Grand Prix de Turquie, mais il se pourrait bien qu’il change de moteur avant la fin de la saison.
Le circuit
Construit en 1959, l’Autodrome Hermanos Rodriguez a vu sa piste être modifiée à quelques reprises, afin de respecter des standards de sécurité. Cependant, sa forme est restée pas mal la même. Sur la ligne droite de 1,2 kilomètres, les voitures peuvent atteindre une vitesse maximale de 370 km/h! Par la suite, les pilotes roulent dans une succession de « S » (virages 7 à 11), sans utiliser la pédale de freins.
En 2019, la FIA ajouta une troisième zone de DRS entre les virages 11 et 12, précédant l’entrée dans le Foro Sol, l’ancien stade de baseball.
Justement, le Foro Sol est un attrait de l’Autodrome, en raison du passage des bolides dans l’ancien stade de baseball. Dans la configuration présente, les F1 entreprennent cette section lentement, afin que les fans puissent les voir plus longtemps possible. Le virage 17 est nommé en l’honneur de Nigel Mansell, qui a réalisé le plus beau dépassement sur le circuit de Mexico City, aux dépens de Gerhard Berger, en 1990.
Ironiquement, il y a un nouveau stade de balle: le stade Alfredo Harp Helú. Finalisé et ouvert en mars 2019, ce stade est situé aux abords des virages 1 et 3 du circuit de Mexico City. Il accueille les Diablos Rojos de Mexico, dans la Ligue mexicaine de baseball. Qui sait, probablement la première équipe de la MLB au Mexique (après ou en même temps que le retour des Expos à Montréal, bien entendu…).

À 2285 mètres au-dessus du niveau de la mer, ce tracé représente un défi phénoménal pour les bolides. En effet, avec 20% d’air aux alentours du circuit, cela force les moteurs à produire moins de puissance et les freins deviennent plus difficile à refroidir.
Pour l’édition 2021, Pirelli a amené les pneus C2 (durs), C3 (médiums) et C4 (tendres). Les chances de voir la Voiture de sécurité virtuelle ou réelle est de 40%.