Le Bulletin GP a 5 ans

Le 15 mars 2018, Le Bulletin GP (ou Le Bulletin F1) vit le jour sur les Internets. Abdou Sall a écrit un texte assez personnel, racontant son amour pour le sport et le processus derrière la création du site.

Il y a quelques dates que mon cerveau retient sans hésitation. Le 8 octobre, jour de la première victoire de Gilles Villeneuve en Formule 1 (et aussi mon anniversaire), les fêtes habituelles et le 15 mars. 

Pourquoi le 15 mars? 

C’est le jour où j’ai officiellement lancé Le Bulletin GP, en 2018.  

Normalement, je n’ai pas l’habitude de mettre de l’avant l’anniversaire d’un fait saillant de ma vie. Cependant, Le Bulletin GP est mon projet, mon enfant (en attendant d’en avoir un vrai. Un jour…). C’est le projet que j’ai gardé le plus longtemps, au cours de mes 30 ans d’existence. C’était enfin le moment d’avoir une plateforme pour parler de mon amour de la Formule 1. 

Genèse pré-pré-LBGP

Fernando Alonso et moi, au GP du Canada 2016. Pendant les 5 ans du LBGP, Alonso a eu le temps de quitter la F1, gagner d’autres titres et de revenir

Quand j’ai commencé à regarder la F1, en 1996 et en 1997, je n’avais aucun ami avec qui raconter les tribulations de Jacques Villeneuve. Les seuls devant m’écouter parler de vroum-vroum furent mes éducateurs du service de garde.

J’étais trop obsédé par le sport automobile que mes parents m’ont déjà privé de course. Je me souviens que c’était le Grand Prix d’Espagne 2002 que j’avais manqué. J’ai même écœuré mon frère, à un point où il a cessé de regarder le sport auto (c’était en 2005, je crois). 

En grandissant, mon amour pour la F1 n’a jamais changé. Évidemment, je me suis intéressé à d’autres sports, à la culture et aux mêmes. Après tout, pour reprendre les propos de l’ancien attaquant du Canadien, Stéphane Richer : « Y’a pas juste la Formule 1 dans la vie. »

Malgré tout, un point commun est resté le même : j’étais le seul à m’intéresser aux bolides, dans mes groupes de classe (du secondaire jusqu’à l’université). 

Heureusement, j’ai découvert les réseaux sociaux, en 2010. Je me suis inscrit sur Twitter, qui m’a permis de rester branché sur l’actualité en temps réel, en plus de communiquer avec d’autres individus (lire « dividus » à la Claude Poirier). Une des premières choses que j’ai faites fut d’écrire à Christophe Malbranque, ancien descripteur des Grands Prix de F1 sur TF1, en France. Malbranque m’avait répondu en l’espace de quelques temps, me disant qu’il aurait beaucoup aimé travailler au Québec! La joie des Internets! 

Entre temps, j’ai travaillé au Parc Jean-Drapeau et j’ai pu rencontrer du monde qui aimant la F1, dont Bryan. Avec les Internets et la job, j’ai pu trouver des personnes proches avec qui discuter des nombreux moments de mon sport préféré!

Moi, à 17 ans, quelques heures après avoir été embauché au Parc Jean-Drapeau

La création du Bulletin F1/GP

L’idée de créer un blogue personnel sur la Formule 1 ne date pas de 2018. En 2011, alors que j’étais dans un programme d’arts et lettres au cégep (collège pour mes amis français), j’avais une idée de combiner ma passion d’écrire à celle de la F1. Malheureusement, j’ai laissé tomber. 

J’ai fait une deuxième tentative de création de blogue, en 2013. Alors que j’étais à l’université et que je regrettais ma décision de m’être inscrit en études littéraires. Or, je me suis créé un compte WordPress, avec l’objectif de placer des histoires fictives que j’avais écrite sur mon futur blogue. Lesdites histoires étaient celles d’un jeune homme combinant course automobile et études scolaires. 

Dix ans plus tard, je suis bien content de ne pas avoir continué ce projet. Récemment, je suis tombé sur mes anciens manuscrits et, très honnêtement, j’ai cringé en me relisant. 

Faisons le saut en 2017. J’ai enfin quitté les études littéraires françaises pour me concentrer sur la communication. À l’université, il y avait des cours de WordPress qui se donnaient. C’est dommage que ces cours n’aient pas compté dans le cursus universitaire… 

Ayant aimé ça, j’ai décidé de continuer sur le vieux projet de blogue de F1 qui me trottait dans la tête, pendant des années. Cette fois, pas d’histoires fictives cringes. Je voulais écrire des textes sur les Grands Prix ayant lieu et revoir les performances des pilotes une par une. 

Contrairement à 2011 et 2013, mon idée a fait beaucoup de chemin. La préparation du site a duré cinq mois. Entre temps, j’ai conçu un blogue sur des discussions sur Twitter (inspiré du livre Twitter Diaries). Après deux textes, le site Twitte ta vie n’était plus. Je mettais mon énergie sur Le Bulletin F1. 

Ci-dessous, ce sont tous les prototypes de logos pour le site.

Une fois le premier texte complété et le site opérationnel, j’étais fin prêt à dévoiler mon projet à tout le monde. 

Le jeudi 15 mars 12:00, Le Bulletin F1 vit le jour. 

Logo du Bulletin F1 (2018-2021)

Trois textes se retrouvèrent déjà sur le site. Joie! 

J’écris de manière personnelle, mais j’oublie que Bryan Ouimet m’a aidé dans le processus de plusieurs textes sur bulletingp.com. Il est peu présent, car il est paramédic à temps plein. Sans lui, je me serais arraché les cheveux!

Les débuts du Bulletin F1

Quand j’ai commencé à rédiger des textes pour Le Bulletin F1, je me contentais de donner des notes aux pilotes, après chaque course, en plus d’ajouter quelques billets d’humeur. Rien de compliqué. 

Podcastons, les amis!

Mon premier bureau de podcast, en 2019

Le podcast est arrivé un an plus tard, après des mois de réflexion.

Au début, je n’étais pas intéressé de m’occuper d’une baladodiffusion, car je craignais de parler devant un micro pendant minimum 30 minutes. En plus, je bégaie assez souvent. Tranche de vie : quand j’étais petit, j’avais de nombreux rendez-vous avec une orthophoniste pour mes problèmes d’élocution.

Or, animer un podcast avec des bégaiements et le stress de dire les mauvaises choses m’ont empêché de mettre en place ce projet. 

Finalement, j’ai fait fi de ces soucis et je me suis lancé. Le premier enregistrement eut lieu en avril 2019, quelques jours après le (soporifique) Grand Prix de Chine. Le premier épisode du podcast traitait des consignes d’équipe et des festivités autour de la 1000e course du Championnat du monde de Formule 1. 

J’ai enregistré cet épisode seul. Cet épisode a duré 30 minutes, mais cela m’a pris environ 3 heures à enregistrer! Je crois avoir recommencé quatre ou cinq fois. Ça se voyait que je n’avais pas l’habitude de parler seul, devant un micro, pendant au moins 30 minutes. 

Bref, cela a donné l’épisode 1 du podcast du Bulletin F1. 

Heureusement, Bryan était présent pour m’épauler, quand on revenait sur les Grands Prix. Notre premier après-course fut lors du GP d’Azerbaïdjan. On avait enregistré l’épisode chez lui, mais avec uniquement mon micro.

Allô, Marc-André!

Au cours de l’été, un jeune homme est venu m’écrire dans mes messages privés pour me demander s’il pouvait se joindre à notre équipe. J’ai dit « oui » instantanément.

Cette personne, c’est Marc-André Fortin. Comme Marc-André habitait à Sherbrooke, il a fallu coordonner la communication et trouver un moyen d’enregistrer ses paroles. Skype a fait le travail. 

Je dois aussi le remercier, car c’est lui qui a eu l’initiative d’inviter Mélanie Perrouty, la sœur de Jules Bianchi, pour l’épisode 17, publié en octobre 2019. Personnellement, j’aurais aimé être meilleur pour cette entrevue.

Bref, Marc-André est un bel ajout à l’équipe.

Ana Maria, Jean-Sébastien… et la COVID-19

Tout comme Marc-André, Ana Maria Mercado Lopez a rejoint Le Bulletin F1, mais en mars 2020. On se connaissait via Twitter depuis un certain temps et c’était elle qui avait proposé ses services pour le podcast. Évidemment, j’ai accepté. 

Sa première apparition fut le 13 mars. Malheureusement, ce fut la date d’un moment important : l’annulation du Grand Prix d’Australie, en raison des craintes liées à la COVID-19. 

Alors que plusieurs courses furent annulées ou repoussées et que la pandémie continua de dévaster la planète entière, je ne voulais pas mettre Le Bulletin F1 sous verrou temporaire. Or, j’ai décidé d’innover avec des quiz audio, question d’égayer le temps. 

Le fait de podcaster et de m’occuper du site, pendant que j’étais occupé avec mon travail dans le domaine de la santé, était un réconfort. Pas grave s’il n’y avait pas de courses réelles. 

Vers la fin de mai 2020, George Floyd fut tué par des policiers, lors d’une intervention policière à Minneapolis. Un événement qui a enragé le monde et qui a fait ressortir le traitement des minorités ethniques. J’ai décidé, pour une première et peut-être rare fois, de parler de diversité en course automobile. 

Même si je n’ai pas été victime de racisme (ok, peut-être une fois), j’ai pensé qu’il fallait discuter de ce sujet, aussi inconfortable qu’il a pu être pour moi que pour ceux et celles ayant lu mes textes à ce sujet. 

La vie du Bulletin F1 a pu reprendre son cours normal, avec la saison 2020 enfin débutée. Pendant cette saison, j’ai atteint un sommet personnel : mon podcast était écouté en France et figurait parmi le top 50 des balados sportifs en France sur Apple Podcasts !  

C’est complètement fou ! Je ne m’attendais pas à être écouté ailleurs dans le monde, surtout avec ma voix bizarre. Tranche de vie : ayant travaillé dans le service à la clientèle, on m’appelait souvent « madame ».  Bref. 

Une belle motivation pour continuer à podcaster avec le groupe. 

Lors du Grand Prix du 70e anniversaire de la F1 (quel nom wack), j’ai atteint l’épisode #50. Pour un gars qui avait la trouille de parler devant un micro, c’est un exploit en soi. Et un gros merci à mon ami Félix Bernier, qui est venu parler de cette course au podcast. 

Un autre invité que je veux remercier, pour sa présence en 2020, c’est Jean-François Chabot, journaliste à Radio-Canada Sports. Avec l’équipe, on est revenus sur le Grand Prix de Bahreïn et *cet* accident de Romain Grosjean. Du gros plaisir ! 

Avant tout cela, j’étais aussi pris avec un retour aux études. J’ai dû déléguer l’animation du podcast à Marc-André et j’en ai profité pour inviter Jean-Sébastien Barbeau à devenir membre du Bulletin F1.

Tout comme Ana Maria, j’ai connu Jean-Sébastien sur les Internets, à cause de notre amour pour l’Impact de Montréal le CF Montréal et des médias, en général. 

En l’espace de deux ans, Le Bulletin F1 est passé d’une à cinq personnes. 

RIP Le Bulletin F1, vive Le Bulletin GP

L’année 2021 fut synonyme de rebrand. Renault devint devenu Alpine, Racing Point troqua son rose BWT pour le vert Aston Martin, McLaren revient avec Mercedes et l’Impact de Montréal se transforma en CF Montréal (yay, une référence soccer…?). 

Au début de cette année 2021, j’ai décidé de suivre le courant. 

Le Bulletin F1 est mort, vive Le Bulletin GP ! 

Pourquoi un changement de nom ? La première raison fut pour éviter des problèmes légaux avec la Formule 1. J’avais vu des créateurs de contenus changer leur nom, car ils avaient reçu un avertissement de la part de la FOM. Dieu merci, j’ai évité ce problème, mais il fallait agir. 

La deuxième fut pour diversifier mon contenu et parler d’autre chose que la Formule 1. Outre la F1, je m’intéresse beaucoup à l’IndyCar, aux championnats d’endurance WEC et IMSA, à la Formule E et, récemment, aux courses de GT. Évidemment, le Grand Cirque de la F1 allait rester le sujet phare du Bulletin GP. 

C’était aussi une bonne raison de changer mon logo. Honnêtement, j’ai préféré concevoir celui du Bulletin GP que Le Bulletin F1. Je n’ai aucune expérience en design graphique… 

Le rebrand était aussi l’occasion de restructurer le podcast. Un épisode hebdomadaire, à chaque jeudi, ainsi qu’un Après-course le dimanche du Grand Prix de F1. 

2021 fut aussi une année riche en expérience. Au milieu de l’été, j’ai déménagé en appartement, quittant la maison familiale. Avec la formule en direct de l’Après-Course, j’ai fait quelque chose d’inusité : faire un shoey live, après la victoire de Daniel Ricciardo, au Grand Prix d’Italie. Si j’étais encore chez mes parents, je ne pense pas que mon shoey aurait existé. 

Pierre Mailhot. C’est avec lui que j’ai parlé de mes intentions de me lancer un podcast, lors des essais libres du vendredi au GP du Canada 2018. Or, l’inviter à deux revues de l’année (2021 et 2022) était nécessaire.

La Monoplace

Toujours en 2021, je me suis joint au groupe Facebook F1 Québec, qui comptait plus de 1500 membres à ce moment. Enfin un groupe québécois qui parle de Formule 1 !

Or, j’ai participé à de nombreuses discussions, jusqu’à ce que je décide de ploguer le site et un épisode de podcast. 

La demande fut refusée, mais les administrateurs du groupe m’ont écrit en privé, me disant qu’ils aiment le contenu du Bulletin GP. Je ne m’attendais pas à ça du tout. 

Quelques mois plus tard, je suis devenu un administrateur de F1 Québec, qui est devenu La Monoplace. J’ai eu la permission de partager mon contenu dans le groupe, mais je le fais de temps en temps.

Pour les remercier de leur soutien, j’ai décidé d’inviter Julien Légaré-Turcotte, un des co-fondateurs du groupe avec son frère Émile, à nous parler de son projet.

Aujourd’hui, ils viennent discuter de sport auto dans le podcast, avec Karl, Charles, Michael et François comme administrateurs de La Monoplace.

Et la suite?

Avec Le Bulletin GP qui a cinq ans, je n’ai aucunement l’intention d’arrêter le projet. Même s’il est petit, je suis content d’avoir une plateforme où parler de course automobile, en plus d’avoir du monde avec qui en parler. Je sais que je peux être parfois énervant et/ou redondant avec mes références soccer, mais ce sont des amis spécialistes dans la création de contenus foot qui m’ont inspiré à créer cette plateforme.

Je dois dire que je suis content de voir d’autres créateurs de contenus québécois parler de F1. Je pense à Top Speed, Essais Libres et compagnie, qui ont aussi leur propre auditoire et qui font rayonner ce magnifique sport dans la province.

À ceux et celles qui me suivent depuis le début ou tout récemment, je veux vous remercier de me soutenir, de discuter avec moi… et d’endurer mes références soccer ! 

À Bryan, Marc-André, Ana Maria, Jean-Sébastien, Julien, Émile, Karl, Charles, François et Michael, ainsi que Kevin Laramée, Mélanie Perrouty, Félix Bernier, Jean-François Chabot, Pierre Mailhot et Marie-Claude Montambault, je vous remercie de m’accompagner dans cette aventure que je n’aurais jamais pensé créer, il y a quelques années. 

Vivement les dix ans du Bulletin GP!

Laisser un commentaire