Nouveaux pilotes, nouvelles écuries, nouveaux circuits… et nouvelle voiture. La saison 2023 de Formule E promet d’être la plus excitante de l’histoire de cette catégorie 100% électrique.
FORMULE E: NOUVELLE GÉNÉRATION (PARTIE 3)
2023 marque le début d’un temps nouveau en Formule E, pour citer la regrettée Renée Claude.
La série 100% électrique accueillera la Gen 3, la nouvelle monoplace conçue par Spark. Elle sera définitivement le bolide de Formule E le plus rapide, avec une vitesse de pointe atteignant environ 320 km/h. En plus, elle est beaucoup plus légère que son prédécesseur (900 kg pour la Gen 2 contre 840 kg pour la Gen 3).
De plus, ce sera le bolide le plus efficace, car plus de 40% de l’énergie utilisée en course sera récupérée avec l’aide du freinage (comparé aux 25% de la Gen 2). La recharge maximale est maintenant de 600 kW, car il y aura un groupe motopropulseur (powertrain) avant ET arrière, une première dans les voitures à roues découvertes!
En 2023, Hankook remplacera Michelin comme fournisseur de pneus officiel de la Formule E.
On s’attend donc à ce que les temps établis sur les circuits déjà présents au calendrier tombent rapidement! Ce fut déjà le cas, lors des essais hivernaux, à Valence. Cinq des meilleurs chronos de la dernière journée de pratique ont été une demi-seconde plus rapides que ceux de l’année précédente.
La Gen 3 fut introduite le 28 avril 2022, avec une vidéo de la monoplace roulant dans le fameux tunnel de Monaco. Si son look a été longuement critiquée, le nouvelle mouture de bolide promet de nous offrir un bien meilleur spectacle en piste.
La fin des courses chronométrées
Depuis quelques années, la Formule E a utilisé un format de courses chronométrées de 45 minutes plus un tour. En 2023, la formule change complètement.
La série revient au système de tours, présent pour les quatre premières saisons du championnat. En cas de présence de la voiture de sécurité réelle ou virtuelle, les tours perdus seront repris et ajoutés au nombre déjà déterminé.
RIP le Fanboost
Un des éléments importants de la Formule E, le Fanboost, n’existe plus.
Le Fanboost permettait aux fans de voter pour leur pilote préféré, afin de leur donner un surplus de puissance pendant l’épreuve.
Mode Attack revampé
Le Mode Attack a été retravaillé, pour 2023. Au cours de la course, le pilote doit obligatoirement passer à l’extérieur de la ligne de course, dans une zone indiquée sur le circuit. Une fois le mode Attack activé, le pilote a un surplus de puissance pour un certain nombre de temps, dépendamment des circuits.
Cette année, le pilote pourra sélectionner un scénario de Mode Attack sur son volant. Par exemple, avec le mode qui est de 4 minutes maximum, il pourra choisir combien de minutes il l’utilisera pour la première et deuxième activation.
- Scénario 1: 1+3 minutes
- Scénario 2: 2+2 minutes
- Scénario 3: 3+1 minutes
Arrivée de l’Attack Charge
Nouveauté en Formule E: l’introduction de l’Attack Charge.
Lors de certaines courses, un peu plus tard dans la saison, les monoplaces devront effectuer un ravitaillement aux puits obligatoire. L’arrêt se fera avec une recharge de batterie rapide de 4kWh pendant 30 secondes, débloquant deux Modes Attack mieux développés.
La série annoncera les épreuves où l’Attack Charge sera introduite dans une période de 21 jours avant ladite course.
Le retour des qualifications à ronde éliminatoire
Introduites la saison dernière, les qualifications à ronde éliminatoire reviennent en Formule E.
La première phase constitue en deux groupes de onze pilotes (groupes décidés selon l’ordre du championnat, avec un clan aux positions paire et impaire). Cette phase durera 12 minutes. Les quatre meilleurs temps de chaque groupe passeront à la prochaine phase, consistant à une ronde éliminatoire. Les pilotes auront droit à 300 kW de puissance.
Comme dans les séries éliminatoires dans d’autres sports, le meilleur affronte le pire des qualifiés sur un tour lancé. Les quarts de finales, la demi-finale et la grande finale verront les pilotes utiliser 350 kW de puissance pour battre leur adversaire en piste. Le polesitter aura droit à trois points supplémentaires au championnat.
Calendrier 2023
Tout comme en 2022, la saison de Formule E comportera 16 courses.
L’édition 2023 du championnat commencera à Mexico City, à l’Autrodrome Hermanos Rodriguez, hôte du Grand Prix de Formule 1 de Mexico City.
Le premier de cinq programmes doubles se tiendra à Diriyah, en Arabie Saoudite (27-28 janvier). C’est, d’ailleurs, l’unique course disputée en pleine nuit.
Il y aura quatre nouvelles destinations au calendrier de Formule E. La première est Hyderabad, en Inde. Le tracé a déjà été utilisé cette année, dans le cadre de l’Indian Racing League. Malheureusement, les courses sur le circuit urbain furent annulées, en raison de nombreux problèmes de sécurité (pilote se cassant la jambe, un arbre se cassant et tombant sur une voiture et la blessure d’un commissaire de piste).
Contrairement à la Formule 1, la FE garde l’Afrique dans son cœur. Cape Town accueillera la première course de l’histoire de la série en Afrique du Sud. À l’origine, elle devait être présente pour 2022.
Sao Paulo est une nouvelle addition. Le circuit se trouve au Sambadrome Anhembi, lieu de festivités pour le Carnaval de Sao Paulo. Cette portion de la ville brésilienne a déjà accueilli l’IndyCar, de 2010 à 2013.
À défaut de ne pas avoir d’épreuve de FE à Vancouver, la série fera un saut à Portland (Cascadia vibes). La ville de l’État de l’Oregon remplacera le ePrix de New York, tenu dans le port de Red Hook, à Brooklyn. Le ePrix dans Rose City sera couru sur le Portland International Raceway, hôte d’un manche d’IndyCar.
Les pilotes et les écuries
De gros noms et de revenants marqueront la grille de départ de cette saison 9 de Formule E.
DS PENSKE
La marque automobile DS s’est associée avec Penske (dirigée par Jay, le fils de Roger), après des années de partenariat avec Techeetah.
Pour marquer le coup, DS Penske – le nouveau nom de l’écurie – a signé deux pilotes totalisant trois championnats de FE. Jean-Éric Vergne, unique double champion de la série, restera derrière le volant d’une voiture noire et dorée. En plus, l’équipe américaine a signé Stoffel Vandoorne, champion en titre de ce Championnat du monde.
Avec le retrait déjà planifié de Mercedes de la Formule E, le Belge n’a pas tardé à se trouver un volant, auprès d’une excellente écurie. Ayant été extrêmement constant, au-delà de sa seule victoire en 2022 (Monaco), Vandoorne sera, évidemment, l’homme à surveiller.
Quant à Vergne, il voudra certainement ajouter un troisième titre à sa collection, ayant terminé quatrième au classement des pilotes 2022. Le duo Vergne-Vandoorne risque d’être excitant à regarder.
NIO 333 Racing
L’écurie chinoise NIO 333 Racing a perdu les services d’Oliver Turvey, qui a quitté la Formule E. Le pilote britannique était avec l’équipe depuis le ePrix de Londres 2015 (Saison 1). Il a inscrit une septième place comme meilleur résultat de la saison dernière (Rome II).
Pour pallier au départ de Turvey, NIO 333 est allé chercher Sergio Setté Camara, anciennement chez Dragon Penske. Le Brésilien avait marqué deux points, lors du ePrix de Londres II, l’an dernier.
Setté Camara aura, comme coéquipier, l’Anglais Dan Ticktum. Celui qui est encore considéré comme un enfant terrible du sport auto en sera à sa deuxième saison en Formule E. Ayant montré quelques éclats de bonnes performances en 2022, Ticktum voudra faire mieux que de terminer dixième (son meilleur résultat, jusqu’à présent – Rome II 2022).
ABT Cupra
Le nom ABT est de retour en Formule E!
S’étant associé avec Audi dans la série électrique, pendant plusieurs saisons, ABT Sportsline aura l’aide de Cupra, la division sportive de la marque automobile espagnole SEAT.
Cette nouvelle équipe comptera sur les services de deux pilotes expérimentés: Robin Frijns et Nico Müller.
Frijns, qui roulait avec Envision Racing pendant quatre saisons, est un pilote redoutable en piste. « L’homme de Maastricht » (pour paraphraser Jack Nicholls, le commentateur de la Formule E) a terminé septième, inscrivant quatre podiums en 2022.
Pour Müller, c’est un retour dans ce championnat. Le Suisse avait participé à la saison 2020-21 de la FE, mais a quitté la série après l’épreuve de Monaco. Son meilleur résultat est une deuxième place, lors de ce ePrix de Valence I 2021 complètement déjanté. C’est aussi un retour avec ABT, car il était pilote de développement pour Audi-ABT, en 2017.
NEOM McLaren
McLaren ajoute la Formule E à leur longue feuille de route en course automobile.
Remplaçant Mercedes, qui a quitté la série à la fin de la saison 8, McLaren comptera sur un groupe motopropulseur (powertrain) fourni par Nissan.
René Rast, qui a couru pour Audi-Abt pendant deux saisons, rejoint l’écurie orange. L’Allemand, triple champion de DTM (2017, 2019 & 2020), détient deux podiums dans la série. En plus d’être une légende en DTM, il a prouvé qu’il peut être extrêmement solide en Formule E.
Le coéquipier de Rast sera Jake Hughes. Le Britannique de 28 ans sort d’une saison de Formule 2 avec Van Amersfoort Racing. S’il disputera sa première campagne complète dans le championnat électrique, Hughes connaît la machinerie de cette série. Entre deux épreuves de F2, il a été pilote de réserve/de développement avec Mercedes-EQ. Lors des essais pré-saison à Valence, Hughes a impressionné plus d’une personne, avec son rythme de course.
Maserati MSG Racing
2023 marque le retour de Maserati dans un championnat de monoplaces à roues découvertes. Ayant participé au Championnat du monde de Formule 1, dans les années 50 et 60 (en plus d’avoir remporté le Championnat des constructeurs), la marque italienne prendra la Formule E d’assaut.
Aidée de Venturi Racing, Maserati veut s’imposer dès la première course de la saison, à Mexico City. Cela tombe bien: cinq des sept séances d’essais hivernaux se sont soldés avec l’équipe italienne au sommet du classement.
En plus, Maserati a deux excellents pilotes. Le premier est Edoardo Mortara. Le Suisse a connu une saison 2022 très solide, remportant quatre courses et terminant troisième au championnat. N’oublions pas qu’il a été vice-champion en 2021.
Le deuxième est Maximilian Günther. Le pilote allemand, qui a été coéquipier de Lance Stroll en Formule 3 avec Prema, arrive en provenance de Nissan. Il est celui qui a fini premier dans cinq des sept séances d’essais à Valence. Günther a remporté trois ePrix, au cours de sa carrière. Je suis certain que son compteur arrivera à plus que cinq, en 2023.
Mahindra Racing
Mahindra est l’une des équipes doyennes en Formule E. Elle tentera de finir mieux que 3e, au championnat des constructeurs (saison 3, 2016-17).
Pour ce faire, l’écurie indienne espèrera que leurs deux pilotes sonnent la charge, surtout à Hyderabad, course locale pour l’équipe.
La nouvelle recrue de Mahindra est Lucas di Grassi. Le Brésilien, champion de la saison 3, arrive de ROKiT Venturi. En 2022, Di Grassi a totalisé 4 podiums, dont une victoire dans la course 2 de Londres. Ayant été très solide et constant, Mahindra souhaite que cette tendance continue avec eux.
Oliver Rowland, quant à lui, veut connaître une meilleure saison que ce qu’il a connu en 2022. Ayant terminé 14e au championnat des pilotes, le Britannique a manqué une partie des essais privés, touché par la COVID-19. Heureusement, il se sent d’attaque pour 2023.
Jaguar TCS Racing
Seule équipe comportant le même duo que la saison précédente, Jaguar veut montrer les crocs en 2022 (jeu de mots potentiellement voulu).
L’an dernier, Mitch Evans fut sensationnel. Gagnant quatre courses en 2022 (dont le doublé de Rome), le Néo-Zélandais a terminé vice-champion. Il sera, sans aucun doute, un prétendant au titre affamé (jeu de mots à nouveau voulu).
Sam Bird compte onze victoires en Formule E, le plaçant au 3e rang pour le plus grand nombre de victoires dans la série. Pourra-t-il en ajouter quelques unes en 2023?
L’an dernier, sa séquence de saison avec au moins une victoire en FE s’est arrêtée abruptement. Le Britannique fut blessé à une main, à Londres, et dût rater les deux dernières courses de la campagne, à Séoul. Si jamais la Jaguar répond aux attentes de la Gen 3, attendez-vous à ce que Surfin Bird soit jouée dans le paddock.
Tag Heuer Porsche
Au-delà de la victoire de Pascal Wehrlein à Mexico City, la saison 2022 de Porsche fut relativement difficile. La marque allemande a terminé septième au classement des constructeurs. La victoire de Wehrlein et la deuxième place d’André Lotterer au Mexique ont été les seuls faits saillants de l’équipe. Avec la Gen 3, peut-on espérer de meilleurs résultats? À suivre.
Contrairement en F1, Porsche a réussi à s’entendre avec Red Bull.
En fait, avec un ancien pilote de Red Bull.
Bref.
L’équipe a signé Antonio Felix Da Costa, qui roulait avec DS Techeetah. Le champion de la saison 6 a, tout de même, gagner la course 2 de New York, en plus d’inscrire des points dans 12 des 16 courses en 2022. Le Portugais a aussi été sacré champion en LMP2 (FIA WEC), avec Jota. D’ailleurs, il roulera avec cette même équipe, dans la catégorie Hypercar… dans une Porsche 963!
Avec Pascal Wehrlein, qui a été quand même important pour la compagnie allemande la saison dernière, faites attention à Porsche!
Envision Racing
Pour la saison 9, Envision Racing change de powertrain, passant d’Audi à Jaguar. En plus, elle aura un nouveau duo de pilotes.
Envision a gardé Nick Cassidy, qui a remporté son premier ePrix en carrière, lors de la course 1 de New York City, arrêtée en raison de la pluie torrentielle.
En 2022, Robin Frijns avait mené l’équipe britannique à quatre podiums. Malheureusement, il est parti chez Abt-Cupra. Pour le remplacer, Envision Racing a embauché… Sébastien Buemi! En effet, le pilote suisse a quitté Nissan e.dams, après huit ans de loyaux services. Le champion de la saison 2 va amener son expertise, afin de garder ses nouveaux employeurs dans le top 5 au classement des constructeurs.
Nissan
Non seulement Sébastien Buemi est parti, mais DAMS aussi. L’écurie française, présente dans plusieurs championnats (dont en Formule 2), a vu Nissan prendre le contrôle de cette écurie.
Pour remplacer Buemi et Maximilian Günther, l’écurie japonaise a opté pour les services de Norman Nato et de Sacha Fenestraz.
Norman Nato fait un retour en Formule E, en tant que titulaire. Le Français avait pris part à la saison 2021, avec ROKiT Venturi. À sa dernière course, à Berlin, il a remporté la deuxième course du programme double. Le Français, l’année suivante, a passé l’entièreté de la campagne 2022 comme réserviste chez Jaguar. Il a remplacé Sam Bird, blessé à Londres, pour les deux courses de Séoul.
Happy and proud to race under number 17 in @FIAFormulaE ⚡️ This number means a lot to me. I started in karting and won championships with the 17. Jules also raced in @F1 with this number which makes it even more special for me.Can’t wait to get started 1️⃣7️⃣ #NN17 #JB17 pic.twitter.com/tLhXWkCmhS
— Norman Nato (@NatoNorman) December 19, 2022
Sacha Fenestraz obtient un volant à temps plein en Formule E, avec Nissan. Le Franco-Argentin avait remplacé Antonio Giovinazzi chez Dragon Penske, lors de la course #2 à Seoul (blessure de Giovinazzi). De plus, il fut pilote de réserve chez Jaguar, pendant quelques saisons. En 2022, il a terminé vice-champion de la Super Formula.
Avec l’embauche d’Agustin Canapino en IndyCar, celle de Franco Colapinto dans l’académie de Williams et les origines argentines de Fenestraz, l’Argentine sera bien représentée dans la course automobile en 2023!
Andretti Avalanche
Nom autant conspué en Formule 1 depuis le début de cette année 2023 qu’adulé à tous les jours, Andretti voudra attirer les regards vers la Formule E. La monoplace sera munie d’un powertrain Porsche, cette saison.
L’équipe américaine comptera sur la forme de Jake Dennis, qui a mené son clan à quatre podiums en 2022, dont une victoire au ePrix de Londres 1. Le pilote britannique entamera sa troisième saison en FE, avec l’espoir d’être un prétendant au titre, comme il le fut en 2020-21 (3e au championnat des pilotes).
André Lotterer est la nouvelle acquisition d’Andretti. Il a quitté Porsche en FE, mais reste dans la grande famille du constructeur allemand, avec un baquet dans la 963 (Hypercar de WEC). Le triple vainqueur des 24 Heures du Mans est toujours à la recherche de sa première victoire dans ce championnat 100% électrique. L’an dernier, il a permis à Porsche de s’offrir un doublé à Mexico City, avec sa deuxième place.
Comment regarder la Formule E?
Au Canada, vous pouvez regarder la saison 2023 de Formule E en français, sur les ondes de TVA Sports. Charles-Antoine Sinotte et Bertrand Godin seront à la description et à l’analyse. En anglais, les épreuves seront retransmises sur TSN 1 à 5. Consultez les sites de TVA Sports et de TSN pour les horaires des séances.
Les essais libres des ePrix sont disponibles sur la chaîne YouTube de la Formule E.