Ça brasse, dans l’univers de la course automobile! Du rififi en IndyCar, NASCAR à Chicago, un analyste dans l’eau chaude, une vedette d’Hollywood veut tenter sa chance en stock car… Voici la deuxième édition de Dix (tes) pensées en 2022, la chronique personnelle d’Abdou Sall.
1- Palou vs Ganassi… vs McLaren

Grosse nouvelle, en IndyCar! Dans l’après-midi du 12 juillet, Chip Ganassi Racing a activé la clause d’option de contrat d’Alex Palou. Cela signifiait que le champion en titre de la série allait rester avec la célèbre écurie pour la saison 2023.
Cependant, aux alentours de 19:00, Palou écrivit sur Twitter qu’il n’approuvait le communiqué de presse de son écurie actuelle. De plus, il confirma ne pas retourner avec Chip Ganassi, à la fin de la présente saison.
Cinq minutes après le tweet de l’Espagnol, McLaren annonça la signature d’Alex Palou pour 2023.
Ouille!
Quel énorme imbroglio que nous venons d’assister! McLaren, qui comptera trois voitures à temps plein dès 2023, aura Pato O’Ward, Alexander Rossi (en provenance d’Andretti Autosport) et, possiblement Palou. Quelques semaines plus tôt, Felix Rosenqvist fut renouvelé par McLaren, mais retournerait probablement en Formule E, où l’équipe anglaise remplacera Mercedes l’an prochain.
Ce n’est pas fini : Chip Ganassi réitéra que Palou est sous contrat pour 2023.
Cette histoire contractuelle m’a fait penser à celle entre Jenson Button, BAR et Williams, dans les années 2000. Button annonça qu’il avait signé un contrat avec le clan Williams pour 2005, mais BAR l’avait encore sous clause. L’entente proposée aurait même pu débuter en 2006. Finalement, Williams jeta l’éponge et Button resta chez BAR.
J’ai vraiment hâte de voir comment sera l’ambiance entre Alex Palou et Chip Ganassi, d’ici la fin de l’année 2022.
Surtout : où aboutira-t-il, en 2023?
Le vainqueur du Daytona 500 2022, Austin Cindric a bien résumé le meilleur moyen de régler ce gros différend.
Here’s the solution:
We need
Chip Ganassi vs Zak Brown
In the Octagon.
Pay per view. Winner takes all.Internet do your thing.#IndyCar #F1
— Austin Cindric (@AustinCindric) July 13, 2022
2- Rififi chez Andretti

L’affaire Palou n’était pas la seule chicane ayant fait les manchettes en IndyCar. Chez Andretti Autosport, on a eu droit à des batailles fratricides en piste.
Lors du Honda Indy 200 à Mid-Ohio, au début du mois de juillet, les quatre pilotes ont été impliqués dans des accrochages. Tout d’abord, Romain Grosjean et Colton Herta se sont touchés. Herta eut un tête-à-queue et Grosjean fut pénalisé pour avoir causé une collision. Le Français a accepté le blâme pour cet incident.
Cependant, il n’a pas accepté son duel avec Alexander Rossi. Les deux anciens pilotes de Formule 1 eurent des confrontations en piste répétées. Le dernier contact entre les deux fut de trop, alors que le volant de Rossi s’était détaché de la voiture de l’Américain, causant la touchette entre Rossi et Grosjean. Ce dernier, furieux, a dit à la radio, en bon québécois : « C’est quoi son o*** de problème ?! »
Plusieurs tours plus tard, Grosjean reçut l’ordre de retenir ses adversaires, afin d’aider Rossi. L’ex-pilote de Lotus et de Haas refusa catégoriquement, encore en colère après l’incident. « Rossi m’a mis dans le mur, donc je ne vais pas l’aider », a dit le Français. Évidemment, Rossi n’a pas apprécié le refus de soutien de son coéquipier.
Le quatrième mousquetaire d’Andretti, Devlin DeFrancesco, fut victime d’un contact avec Rossi, avec ce dernier qui reçut une pénalité pour collision évitable.
Cela n’a guère plu à Michael Andretti, qui engueula le père d’Alexander Rossi, en plus de convoquer les quatre pilotes à une rencontre obligatoire. Je pense fortement que le ton a levé dans la salle.
Bref, le Honda Indy à Mid-Ohio fut complètement à oublier pour Andretti Autosport, avec Colton Herta qui a terminé 15e; Devlin DeFranceso, 17e ; Romain Grosjean, 19e, Alex Rossi, 21e.
3- Herta teste une McLaren au Portugal
Toujours en IndyCar, Colton Herta s’est déplacé au Portugal pour des essais privés dans une F1, avec McLaren.
L’Américain de 22 ans a pu rouler dans la MCL35M, le modèle 2021 de l’écurie anglaise, dans le cadre d’un Test d’anciennes voitures. Dans le Règlement sportif de la FIA, il est permis d’utiliser de vieilles monoplaces de F1 (au moins un an).
Les écuries programment ces tests, durant la saison, pour évaluer les jeunes espoirs (comme Pato O’Ward à Abu Dhabi, en décembre 2021).
Herta, actuellement avec Andretti Autosport, a complété 162 tours (750 km) à Portimao, circuit qui a accueilli deux Grands Prix du Portugal (2020 et 2021). Les ingénieurs de McLaren ont bien aimé son approche dans sa conduite.
En plus d’apprendre l’accélération et le freinage d’une Formule 1, Herta a passé la journée à s’entraîner dans le simulateur et à préparer son cou, afin d’encaisser les forces G de ces bolides.
Le test de Colton Herta dans la McLaren est survenu vingt ans après que son père, Bryan, eut conduit une Minardi, lors d’un événement à Donington Park, en Angleterre. Malheureusement, les plans pour qu’il pilote en Formule 1 avec ce qui est devenu AlphaTauri ne s’est jamais matérialisé.
4- NASCAR dans les rues de Chicago
Dans l’après-midi du 19 juillet, la série NASCAR a annoncé la tenue d’une course de la Cup Series dans les rues de Chicago, en 2023.
Il s’agit, techniquement, d’un retour dans la région de la ville de l’Illinois, avec une épreuve de la Cup à Chicagoland, en 2020. Cependant, l’idée d’aller dans le centre-ville est assez inusitée.

Dès l’an prochain, les pilotes de la Cup Series fouleront le circuit urbain de 2.2 miles (3.54 km), passant proche de certains attraits touristiques (Grant Park, la fontaine Buckingham, proche du Soldier Field – bruh). Pour ceux et celles qui possèdent iRacing, vous avez sûrement vu cette piste dans le jeu. En fait, c’est la même. Elle fut utilisée et créée pour le eNASCAR Pro Invitational Series, en 2021.
Ce nouvel événement se tiendra le 1er et 2 juillet 2023 (fin de semaine du Jour de l’Indépendance) et remplacera celui de Road America. À lire la réaction de plusieurs partisans de NASCAR, remplacer Chicago par Road America fait relativement mal. De mon côté, j’applaudis l’initiative de la série de tenter quelque chose de nouveau.
Certes, une course de NASCAR sur un circuit urbain, c’est nouveau, mais il y a déjà eu des compétitions de stock car de la série dans des villes. Vers la fin des années 80, la Winston West, un championnat défunt, avait tenu quatre courses à Spokane et à Tacoma, dans l’État de Washington.
De plus, NASCAR tente d’attirer le gros marché TV qu’est Chicago et d’imiter la Formule 1 et l’IndyCar, en plaçant une course phare en plein centre-ville d’une grosse ville américaine. La F1 a fait le coup avec Miami (2022) et Las Vegas (2023); l’IndyCar, avec Nashville l’an dernier (malgré le shitshow).
Après les deux courses sur terre battue à Bristol (2021 et 2022) et le Clash au Coliseum de Los Angeles, en février dernier, c’est un autre bon coup de la part de NASCAR, afin d’attirer de nouveaux fans.
5- Frankie Muniz en NASCAR?
Y’a-t-il des fans de Malcom in the Middle, la fameuse série télé dans les années 2000? C’était un de mes shows préférés, surtout quand ça passait à Télé-Québec, pendant l’été.
Bref, Frankie Muniz, l’acteur ayant incarné Malcom, est un grand amateur de course automobile… en plus d’être un pilote à ses heures! La raison pour laquelle je l’inclus dans cette chronique est qu’il serait en discussion avec quelques équipes en NASCAR.
Là où mon sous-titre devient un peu clickbait, c’est qu’il ne s’agit pas d’écuries en Cup, mais bien en Xfinity, Truck Series ou bien même ARCA. En effet, l’acteur de 36 ans évoque le fait qu’il n’a pas beaucoup d’expérience sur des circuits ovales. Les séries mentionnées pourraient être la meilleure piste de solution (jeu de mots non voulu).
Muniz est, effectivement, pilote à ses heures. Il avait fait ses débuts en 2005, dans la Toyota Pro/Celebrity, une course de dix tours opposant des pilotes professionnels à des vedettes, pendant le Grand Prix de Long Beach (de 1976 à 2016). Muniz avait remporté l’édition de 2005 dans la catégorie des célébrités, battant Patrick Dempsey et Simon Cowell.

Ensuite, en 2006, il décida de faire le saut en monoplace, participant à la Formule BMW USA. Il eut donc la chance de se frotter à des gros noms comme Robert Wickens, Simona De Silvestro et Sebastian Saavedra… en plus d’avoir roulé au Circuit Gilles-Villeneuve, pendant le Grand Prix du Canada!
2007 : il passa en Champ Car Atlantic, la série antichambre de la défunte Champ Car. Il affronta encore Wickens et De Silvestro, mais ajoutez le seul et unique James Hinchcliffe dans la liste.
Sa dernière saison enregistrée de Muniz remonte à 2011, avec la Toyota Pro/Celebrity, à Long Beach.
Espérons voir Frankie de retour derrière un volant d’un bolide de course.
6- Courses automobiles d’envergure de retour au Canada

L’année 2022 marque le retour des épreuves automobiles d’envergure au Canada.
Évidemment, on a eu le retour du Grand Prix du Canada, en juin dernier, qui fut tant attendu pour plusieurs amateurs. Cependant, n’oublions pas le Honda Indy de Toronto d’IndyCar, cette fin de semaine, et le Grand Prix Chevrolet d’IMSA, à Mosport, au début du mois.
Si la course de Formule 1 au Circuit Gilles-Villeneuve m’a laissé sur ma faim, j’ai bien aimé celle d’IndyCar. Félicitations à Scott Dixon, qui a remporté sa 52e victoire dans la série. De ce fait, il a égalé la marque de Mario Andretti au deuxième rang du plus grand nombre de victoires en IndyCar.
Je suis en train de finir le visionnement de la course IMSA à Mosport, mais félicitations à Sébastien Bourdais et à Renger van der Zande (Cadillac) pour leur victoire!
7- Retour de Peugeot en endurance
Le 10 juillet dernier, le Championnat du monde d’endurance de la FIA (WEC) se déplaça à Monza, en Italie, pour les 6 Heures de Monza.
Alpine a remporté la course italienne, devant les deux Toyota, mais l’équipe qui retenait l’attention était Peugeot. La marque française faisait son retour en endurance, avec la présence de la 9X8, leur nouvelle Hypercar.
À l’origine, Peugeot devait participer aux 24 Heures du Mans, en juin dernier, mais a dû repousser leur retour pour Monza.
La 9X8 sera aussi présente à Fuji et au Bahreïn, un peu plus tard dans l’année. Six pilotes, divisés en deux équipes de trois, ont conduit la bête sans aileron arrière : Paul di Resta, Loïc Duval, Mikkel Jensen, Jean-Éric Vergne, James Rossiter et Gustavo Menezes.
Malheureusement, le bolide #94 fut la seule 9X8 à franchir la ligne d’arrivée (33e au classement cumulatif). La #93 dût abandonner, en raison d’un ennui mécanique. Heureusement, l’écurie française part sur de bonnes bases.
Peugeot se prépare d’avance pour 2023, année ou des constructeurs se joindront à la WEC (Cadillac, BMW, Porsche, Ferrari, etc.).
8- Le problème avec les vibreurs
Dans cette même course d’endurance, à Monza, un accident spectaculaire a retenu l’attention. Henrique Chaves, pilote de l’équipe TF Sport (GTE AM), a fait un vol plané et sa Aston Martin s’est retrouvée sur le toit. Heureusement, le Portugais est sorti de sa voiture indemne. Chaves avait perdu le contrôle, à la Variante della Roggia (la deuxième chicane du circuit).
Encore une fois, les vibreurs en hauteur ont été la cause d’un accident violent. Ça s’ajoute à une longue liste d’incidents causés par des boudins, par exemple. Le dernier exemple, avant l’accident de Chaves, était en Formule 2, à Silverstone, avec cette collision effrayante entre Dennis Hauger et Roy Nissany. Dieu merci (et grâce au Halo), personne ne fut blessé.
Je ne comprends pas. Normalement, les vibreurs et les boudins sont supposés être un objet nécessaire pour ralentir les pilotes. Depuis un certain temps, ça ne fait que l’inverse.
Jusqu’à présent, la FIA n’a toujours pas réglé ce problème, voire se pencher sur le sujet. Sur YouTube, il existe des vidéos de compilations d’accidents reliés aux boudins.
9- Lance Stroll vs Lionel Froissart
Lors du Grand Prix d’Autriche, l’analyste et journaliste français Lionel Froissart a émis un commentaire inacceptable, à propos de Lance Stroll. Froissart, analyste pour la chaîne RTBF (Belgique) et pour F1TV Pro (en français), a qualifié le Québécois « d’autiste ».
Gaétan Vigneron, le commentateur, a tenté de le remettre à sa place, mais Froissart rétorqua qu’il s’agissait de la vérité (ses mots, pas les miens). Pour donner suite à ses commentaires, Lionel Froissart a été suspendu « jusqu’à nouvel ordre » par la RTBF et, du même coup, s’est excusé pour ce qu’il a dit.
La retransmission en français du GP d’Autriche n’est plus disponible sur F1TV. Chapeau à la RTBF d’avoir réagi instantanément à ces propos dégueulasses, ainsi qu’à Vigneron pour son professionnalisme dans ce dérapage.
En plus, ce n’est pas le premier écart de conduite d’un analyste de la RTBF. Pendant le Grand Prix de Monaco 2021, Marc Duez fut suspendu par la chaîne belge, après avoir tenu des paroles sexistes à l’endroit de Serena Williams et d’une de ses amies.
10- Daytona: de piste de course à terrain de soccer

Désolé pour cette référence soccer…
Croyez-le ou non, mais le célèbre Daytona International Speedway fut l’hôte de matchs de soccer, au début du mois de juillet!
En effet, le super speedway, hôte du Daytona 500 et des 24 Heures de Daytona, a vu une partie de sa piste se transformer en terrain de soccer. Trois matchs se sont tenus devant la ligne de départ/arrivée : un derby colombien entre Deportivo Cali et Millonarios, une partie amicale entre des légendes sud-américaines et européennes et, pour conclure, un match de saison régulière de la NWSL entre le Pride d’Orlando et le Racing Louisville FC (match nul de 2-2).
SAVANNAH DEMELO STOP IT#NWSL pic.twitter.com/jyqVhzobDH
— The Equalizer (@EqualizerSoccer) July 4, 2022
Orlando vs Louisville fut un duel historique, car il s’agissait de la première rencontre de National Women’s Soccer League tenue dans un terrain neutre et le premier match retransmis en direct à la télévision (sur CBS). Le tout sur un circuit de course automobile!
Si on a eu le Clash de NASCAR au Coliseum de Los Angeles, en février, avoir des parties de ballon rond sur une piste de course est un nouvel exploit. Après tout, il y a déjà eu des rumeurs d’un Classique hivernale de la LNH à l’épingle du Circuit Gilles-Villeneuve, il y a plusieurs années…