Le premier Dix (tes) pensées en 2022 est mainteant publié! Dans ce texte, Abdou Sall parle d’Aston Martin, de Long Beach, de MotoGP et bien d’autres choses.
1- Les pilotes et les réseaux sociaux
Lors du Grand Prix d’Australie, Lance Stroll a connu une fin de semaine horrible. Impliqué dans un accident en pratique et dans un accrochage honteux avec Nicholas Latifi en qualifications, le Québécois a été la cible de messages de haine sur les réseaux sociaux.
Pour éviter un tsunami de hate, il a bloqué les commentaires sur son compte Instagram. Malheureusement, ce n’est pas la première fois que Lance procède à ça. Suite à un accrochage avec Lando Norris au Grand Prix du Portugal 2020, ce dernier s’est empressé de mettre un emoji de clown sur Instagram, afin de qualifier Stroll. Évidemment, certains fans de Norris se sont mis à spammer le même emoji sur les publications de Stroll.
Tristement, le Québécois est sujet de commentaires haineux à presque chaque weekend. Je crois que certaines personnes ne devraient pas posséder de comptes sur les Internets. Je comprends que Lance ne montre pas encore son potentiel, après six saisons en F1, mais ce n’est pas une raison pour l’insulter personnellement.
Ironiquement, je suis tombé sur un article de Jeff Gluck sur The Athletic. Le journaliste a interviewé des pilotes de NASCAR tels que Bubba Wallace, Corey Lajoie, Alex Bowman et Kyle Larson. Évidemment, ils sont sujets de hate sur Twitter.
Wallace est une cible parfaite pour les trolls, en raison de sa couleur de peau et pour son implication au mouvement Black Lives Matter. Bowman, quant à lui, est victime des propos que Denny Hamlin a tenus envers lui, après une épreuve à Martinsville l’an dernier (il s’était fait traiter de « hack »). D’ailleurs, j’ai appris que le pilote de la voiture #48 a appris son congédiement par une de ses anciennes écuries… sur Twitter même! Dégoûtant! Finalement, Larson se fait insulter, suite à son usage du mot en N, en 2020.
Je n’ai jamais compris pourquoi c’est une norme d’envoyer des messages haineux à des pilotes qu’on n’aime pas. Il me semble que, le premier réflexe, aurait été de garder ses commentaires pour soi. Je comprends pourquoi, quand un pilote ou un athlète réplique, c’est une pure joie. Personne n’a à subir ce qu’ils vivent.
Je souhaite qu’Elon Musk n’achète pas Twitter, car voir un troll en chef permettre à des trolls de s’exprimer librement sans répercussions pourrait causer des problèmes, entre autres, pour des pilotes comme Stroll.
2- Les déboires d’Aston Martin
Pour reprendre une expression britannique: Aston Martin are in the mud (« Aston Martin est dans la boue »).
Trois courses, zéro points au classement et un point de pénalité pour un des trois pilotes… sans oublier des milliers (voire des millions) de dollars en réparation. Ce n’est pas un très bon début de saison pour l’écurie anglaise.
Lors de l’émission d’après-course du Grand Prix d’Australie, j’ai comparé l’équipe à Toyota, présente en F1 de 2002 à 2009. Avec les investissements faits par Lawrence Stroll (lire « dépenser beaucoup d’argent »), les résultats ne sont pas là, actuellement.
L’ancien pilote de Formule 1, Ralf Schumacher, a la même pensée que moi. Le frère de Michael croît que l’approche bulldozer d’Aston Martin est similaire à celle de Toyota, son ancienne écurie. Le clan japonais dépensait beaucoup d’argent, afin de se battre rapidement pour des victoires.
Malheureusement, ça n’a jamais fonctionné. Oui, Toyota put inscrire trois poles positions et treize podiums, mais les résultats furent généralement moyens. On dirait que je vois la même chose avec Aston Martin.
L’écurie basée à Silverstone a procédé à l’embauche de gros noms: Mike Krack, Martin Whitmarsh et, plus récemment, Dan Fallows (ancien chef de l’aérodynamique chez Red Bull).
La potion magique ne fait pas effet! C’est un des pires débuts de saison de Team Silverstone en plusieurs années! Pourquoi ça ne fonctionne pas en piste?!
Est-ce Krack? L’ex-pilote de F1, Gerhard Berger, manquait d’éloges à l’endroit de l’ancien patron de la firme motorsport de BMW. Berger se fie, surtout, avec les résultats en DTM (Gerhard est le président de la série allemande). Je dirais, cependant, que c’est trop tôt avant de juger Krack.
Les pilotes ont-ils une grosse part de responsabilité? Sebastian Vettel, bien qu’il soit quadruple champion du monde, n’a plus le même niveau qu’il y a cinq ou six ans. Quant à Lance Stroll, il a encore du mal à montrer l’étendu de son talent, après six saisons dans ce championnat. Nico Hülkenberg, en remplacement de Vettel au Bahreïn et en Arabie Saoudite, a bien fait dans les circonstances.
Est-ce la voiture elle-même qui est mal développée? Ou bien est-ce Lawrence Stroll, avec des rumeurs de mauvaise gestion?
Présentement, Aston Martin est la seule équipe avec un zéro pointé en 2022. Il reste une vingtaine de courses cette année, mais il faut un coup de pied dans la fourmilière pour que les choses bougent.
3- Grand Prix de Long Beach
La fin de semaine dernière fut remplie de bonnes courses. Il y a eu, évidemment, le Grand Prix d’Australie, mais aussi le GP de Long Beach, de retour à sa date originale. En effet, l’épreuve californienne d’IndyCar fut disputée en septembre 2021 (coronavirus obligeait).
Josef Newgarden (Penske) a résisté aux attaques de Romain Grosjean (Andretti) et du champion en titre de la série, Alex Palou (Chip Ganassi), afin de remporter la course.
Newgarden a profité d’un arrêt aux puits un peu lent de Colton Herta (Andretti), pour s’emparer de la tête du Grand Prix. Quant à Herta, parti en pole position, il a tapé le mur en tentant de rattraper Newgarden. Il fut contraint à l’abandon. Un scénario similaire à Nashville 2021.
Un des moments forts (et loufoques) fut l’accrochage entre Simon Pagenaud et Takuma Sato. Pagenaud s’est retrouvé enlisé dans le jardin. Une scène similaire à celle de Jack Harvey, en 2019.
Si c’était drôle de voir Pagenaud détuire de si belles fleurs, le Français de Meyer Shank Racing n’entendait pas rire du tout. Il a accusé Sato de l’avoir… « satoé » (un terme péjoratif pour dire que Sato l’a accidenté). Le Japonais répliqua en disant que c’était la faute à Pagenaud. En voyant la reprise, je pense que Pagenaud était plus fautif que Sato.
Néanmoins, c’était une bonne course!
4- MotoGP à Austin
Toujours aux États-Unis, la MotoGP faisait un sauf au Circuit des Amériques, à Austin, dans le cadre du Grand Prix des Amériques.
Enea Bastianini (Gresini Racing-Ducati) a remporté sa deuxième course de la saison, devant Alex Rins (Suzuki) et Jack Miller (Ducati). Le GP des Amériques marquait le retour de Marc Marquez. Le sixtuple champion de MotoGP avait manqué le Grand Prix d’Argentine, après une violente chute, causant une commotion cérébrale et une diplopie (double vision). L’Espagnol a terminé sixième de l’épreuve à COTA, alors qu’il était dernier au premier tour. Marquez a remporté le Grand Prix d’Austin à six reprises!
Au classement des motocyclistes, Bastianini s’empare à nouveau de la tête, avec 61 points. Le champion en titre, Fabio Quartararo, a terminé septième et se retrouve cinquième au championnat, avec 17 points de retard sur Bastianini.
5- Mitch Evans: empereur de Rome

À Rome, la Formule E faisait son retour la fin de semaine dernière. Mitch Evans a remporté les deux courses disputées dans la capitale de l’Italie.
Samedi, le Néo-Zélandais de l’écurie Jaguar a gagné en partant de la neuvième place. Robin Frijns (Envision) a terminé deuxième et Stoffel Vandoorne (Mercedes) a complété le podium.
La course fut marquée par un accident au départ, causant un bouchon et, ainsi, l’intervention de la Voiture de sécurité. Avec la neutralisation de l’épreuve, cinq minutes ont été ajoutées à la fin des 45 minutes réglementaires (nouveauté, cette année). Edoardo Mortara, meneur au championnat en arrivant à Rome, a terminé septième, en dépit d’une pénalité de cinq secondes (il a causé une collision).
Le lendemain, Evans a répété l’exploit, mais en partant quatrième. Avec 24 minutes restants, il a dépassé Jean-Éric Vergne (DS Techeetah) par l’extérieur! Cependant, on pensait qu’il serait dans le trouble, car il n’a pas utilisé son Mode Attaque, avec 10 minutes à faire (le mode Attaque durait 8 minutes à Rome). Heureusement, il fut sauvé par la Voiture de sécurité et le temps additionnel.
À la relance, Evans utilisa enfin son mode Attaque pour obtenir plus d’énergie et, ainsi, reprendre les commandes de l’épreuve. Il a terminé devant Vergne et Frijns, tous deux sur le podium.
Pour Vergne, cette deuxième place à Rome II est avantageuse, car il prend les commandes du championnat 2022 de Formule E, avec 60 points (deux points de plus que Robin Frijns, son nouveau dauphin).
6- Partenariat entre Maserati et Venturi
Avant les courses romaines, l’écurie Venturi a annoncé qu’elle s’unissait avec Maserati pour plusieurs années, dès la saison prochaine.
Venturi profite de l’arrivée du constructeur italien en Formule E pour confirmer cette nouvelle. En effet, en janvier dernier, Maserati annonçait son entrée dans le championnat du monde 100% électrique, mais sans dévoiler de quelle manière. Comme constructeur ou comme partenaire de « powertrain »?
Finalement, ce sera comme « powertrain ». À la fin de la saison actuelle, Mercedes quittera la Formule E. Or, Venturi recevait l’unité de puissance de la marque allemande.
Pour Maserati, il s’agit d’un retour dans un championnat de monoplace. Elle fut présente en Formule 1 dans les années 50, permettant à Juan Manuel Fangio de remporter deux titres de champion du monde. C’est aussi dans une Maserati que l’Italienne Maria Teresa de Filippis devint la première femme à participer à un Grand Prix de F1.
Or, en 2023, il y aura deux marques de la firme Stellantis: Maserati et DS Automobiles. DS est actuellement associée avec Techeetah, mais deviendra partenaire avec Dragon Racing, l’an prochain.
7- Nissan rachète e.dams

Toujours en Formule E: Nissan a procédé au rachat de l’écurie e.dams, le 12 avril dernier.
Présente en FE depuis les débuts de la série électrique en 2014, e.dams, équipe fondée par DAMS, s’était associée à Renault. Ensuite, la marque française a laissé sa place à Nissan, marque soeur.
DAMS a placé ses pions dans plusieurs championnats automobiles, depuis leur création, en 1988: Formule 2, GT, endurance, etc. Actuellement, il leur reste la F2 et la FE. Malheureusement, en 2019, Jean-Paul Driot, co-fondateur (avec l’ex-pilote de F1, René Arnoux), décéda. Ce fut ses fils, Olivier et Grégory, qui ont pris le relais. Un peu plus tôt cette année, ils ont cédé l’équipe à Charles Pic, ancien pilote de Formule 1.
Le rachat de e.dams par Nissan permettra à cette dernière de stabiliser leur participation en Formule E et, ainsi, de rester dans leur objectif d’électrisation de leurs voitures à long terme.
8- La foule au GP d’Australie
Le retour de la Formule 1 en Australie fut une énorme joie personnelle. La course de cette année fut meilleure que les cinq dernières éditions réunies et, en plus, il y a eu du monde en masse!
128 000 personnes ont assisté à la domination de Charles Leclerc et à la sixième place de leur héros national, Daniel Ricciardo. Au total, 420 000 amateurs ont franchi les tourniquet de l’Albert Park, sur quatre jours!
Cette foule de 420 000 spectateurs est un record pour le Grand Prix d’Australie À Melbourne. Elle bat celle de 1996, qui comptait 401 000 personnes pour le premier GP d’Australie tenu à Melbourne.
L’édition 2022 bat déjà l’assistance record en 2021: celle des États-Unis, à Austin (400 000). Le record absolu fut en 1995, alors que Adelaïde accueillait la Formule 1 pour une dernière fois. 520 000 spectateurs ont vu Damon Hill ganger par deux tours d’avance sur Olivier Panis (et David Coulthard avoir un bruh moment).
9- 4 candidats pour une onzième équipe en F1
Au cours de la semaine, le journaliste Joe Saward a publié un billet de blogue sur son passage en Australie.
Dans son texte long mais intéressant, il évoque que quatre équipes seraient intéressées à se joindre à la Formule 1. Selon lui, on retrouverait Andretti, une provenant de Monaco, une se retrouvant actuellement en Formule 2 et une autre dont il tait les indices (*insérer le fameux If I speak de José Mourinho).
On sait qu’Andretti Autosport avait déjà annoncé ses intentions d’être en Formule 1, avec un tweet de Mario Andretti en février dernier. En plus, l’équipe avait tenté de racheter 80% des parts de Sauber/Alfa Romeo, l’an dernier.
Pour obtenir une place en Formule 1, il faut maintenant payer 200 millions de dollars. Cet argent est divisée entre les partenaires de la F1 (écuries, direction, etc.). Ensuite, la nouvelle entrée devra s’arranger avec leurs propres dépenses.
Saward nous rappelle le modèle Haas, qui fait affaire à des partenariats (ex.: Dallara pour concevoir le châssis). Outre les 200 millions de dollars, il faut que l’équipe candidate soit en mesure de convaincre la FIA qu’elle est prête à intégrer le monde cruel, mais magnifque qu’est la Formule 1. Apparemment, personne ne semble avoir gagné le coeur de la Fédération.
Ce serait bien d’avoir une nouvelle écurie en F1. Je crois que, au vu de ce qu’on peut lire et entendre, Andretti est la mieux placée pour être la onzième écurie. Espérons que ça marche.
PODCAST: Porsche et Audi bientôt en F1?
10- Félicitations, Marc-André
Finalement, je veux terminer ce texte avec un message de félicitations.
Je veux féliciter notre ami Marc-André Fortin, qui a débuté son stage avec La Tribune, quotidien de Sherbrooke, pour une période de cinq semaines. J’ai, personnellement, très hâte de lire ses articles qu’il va publier.
Bonne chance, Marc-André, et on te souhaite d’apprécier cette belle expérience. Ana Maria, Jean-Sébastien, Bryan et moi sommes vraiment fiers de toi!