Comment les pilotes de Formule 1 se sont taillés une place dans la culture populaire

Plus que jamais, la Formule 1 et ses pilotes trouvent leur place dans la culture populaire. Évidemment, il y a un effet Drive To Survive derrière tout ça. Marie-Claude Montambault, journaliste à la recherche à RDI, nous donne ses explications.

Par Marie-Claude Montambault, journaliste à la recherche à RDI

Si je vous dis Gucci, Hermès, Salvatore Ferragamo ou Alexander Mcqueen, vous ne pensez sans doute pas pilotes de Formule 1.

En fait, vous devriez, parce que c’est exactement ce qui est au cœur de l’édition mensuelle d’avril du Vanity Fair, ce magazine culte qui lie actualité, politique, culture et surtout mode depuis 110 ans.

Je vous en parle aujourd’hui, car c’est un bon exemple du titre de ma chronique, tout cela grâce à un nom : Netflix.

Si on remonte à mars 2019, les noms de Daniel Ricciardo, Lando Norris, Esteban Ocon et Pierre Gasly n’auraient sans doute pas raisonné dans la tête de bien des gens, sauf celles des partisans de Formule 1.

Avance rapide à avril 2022 et les voilà l’objet d’un magnifique reportage haute couture dans les pages du Vanity Fair.

Actuellement, la série Drive To Survive (ou Pilotes de leur destin en français, qui en est à sa 4e saison), a vraiment contribué à non seulement démystifier le milieu très opaque de la Formule 1, mais nous a aussi permis de tomber sous le charme de ces jeunes hommes, qui dédient leur vie — littéralement — à ce sport tout de même méconnu et ultra dangereux.

Dans la télé-réalité, tournée avec les grands moyens de Netflix, on suit les 20 pilotes dans leur tour du monde automobile —… mais attendez un instant…  je n’ai pas besoin de vous en parler en détail ici n’est-ce pas ?

Ce que je veux plutôt mettre de l’avant, c’est que Netflix a réussi à convertir des néophytes et semi-néophytes de la Formule 1 en partisans de ce sport, mais surtout en partisans des pilotes. C’est d’ailleurs autour de témoignages en ce sens qu’est brodé l’article du Vanity Fair.

Ricciardo: l’exemple parfait

Prenons Daniel Ricciardo, par exemple. Depuis sa découverte par le commun des mortels dans cette télé-réalité, il enchaîne les grands plateaux télé et les entrevues:  Ellen Degeneres, le Daily Show avec Trevor Noah, Armchair Expert avec Dax Shepard et même sa propre couverture du magazine Esquire Middle East.

Daniel Ricciardo en couverture du magazine Esquire Middle East de mars 2020

Mais, si Daniel aime bien (ou adore, en fait) le projecteur que la série de Netflix a jeté sur lui, c’est moins vrai pour d’autres pilotes comme Valtteri Bottas ou encore la grande vedette et plus récent champion du monde Max Verstappen.

On y fait d’ailleurs référence dans l’article du Vanity Fair et, je le cite:

« Je comprends que c’est important pour booster la popularité de notre sport en Amérique. Mais en tant que pilote, je n’ai pas envie d’y prendre part. »

On rappelle aussi dans l’article que, « au cours du championnat 2021, il a fait part de son mécontentement à Netflix à plusieurs reprises et a déclaré qu’à l’avenir, il ne donnerait plus d’interviews pour la série. »

Du côté de Netflix, on persiste et signe et je les cite : « La réalité, c’est qu’il y a très peu de différence entre ce que certaines pensent qu’est la série et ce qu’elle est réellement. »

Alors qui dit vrai? Une chose est certaine: depuis l’arrivée de Drive to Survive, et surtout avec le contexte controversé, mais très bon pour la télé, dans lequel a été décerné le championnat à Max Verstappen plusieurs se posent donc cette question : est-ce que la F1 est définitivement passée du côté du divertissement, au détriment de son intégrité?

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