C’est un incontournable, un classique, mais une espèce en danger. C’est le Grand Prix de Monaco et la Formule 1 atterrit dans la Principauté, une semaine après la course sensationnelle en Espagne.
Monaco: une course en danger?
Il est extrêmement rare de se préparer pour le Grand Prix de Monaco et de lire ou d’entendre que la course serait menacée de disparaître.
Malheureusement, cette conversation prend place en 2022. Alors que les bolides fouleront les rues monégasques dès vendredi, au lieu du jeudi, il est question d’avenir incertain pour cette célèbre épreuve.
Dès 2023, la Formule 1 ajoutera une troisième course aux États-Unis (Las Vegas) et verra le retour du sport au Qatar. Or, le contrat du Grand Prix monégasque n’est pas renouvellé pour les prochaines années.
Lors d’un épisode de podcast, il y a quelques semaines, j’avais mentionné qu’il était important de garder Monaco au calendrier, pour son aspect historique et son niveau de difficulté pour la conduite. Cette épreuve figure à l’agenda de la Formule 1 depuis 1950, sauf à quelques reprises (dont 2020), mais elle est attendue par presque tout le monde.
D’accord, le spectacle en piste est loin d’être excitant le dimanche, mais c’est dû à la grosseur des monoplaces. Elles deviennent de plus en plus large et, avec un tracé déjà étroit à la base, ce sera compliqué de voir des dépassements à la pelle. Cependant, cela reste un défi pour les pilotes, qui doivent se battre pour la pole position, tout en gardant leur bolide en un seul morceau.
Même le Circuit de Monaco m’horripile, le Grand Prix fait partie, à un certain point, du noyau de la Formule 1. Tout comme le Daytona 500 pour le NASCAR, les 24 Heures du Mans pour l’endurance (WEC) et le Indy 500 pour l’IndyCar. Je dis « à un certain point », car il y a la Grande-Bretagne, l’Italie et la Belgique qui sont des incontournables pour la F1.
Charles Leclerc, qui roule à la maison cette fin de semaine, clame que « la Formule 1 sans Monaco n’est la pas la F1« . Je dois dire que je suis relativement d’accord avec lui.
Mettre fin à la malchance
Parlant de Charles Leclerc, l’ancien meneur au championnat 2022 ne veut qu’une chose: remporter son Grand Prix local.
Pour ce faire, il devra, en premier lieu, compléter une course à Monaco, chose qu’il n’a jamais faite en Formule 1. En effet, Leclerc n’a jamais vu le drapeau à damier, depuis 2018.
En 2018, le Monégasque, alors chez Alfa Romeo Sauber, connnut des problèmes de freins et emboutit la Toro Rosso (aujourd’hui AlphaTauri) de Brendon Hartley. L’année suivante, Leclerc, qui passa chez Ferrari, fut éliminé en Q1 et, en course, tapa le rail de la Rascasse, en tentant de dépasser Nico Hülkenberg. En 2021, il parvint à inscrire la pole position, mais accidenta sa Ferrari en fin de qualifications. Le lendemain, un problème de boîte de vitesses, découvert avant le départ, le força à se retirer du Grand Prix.
Pour ajouter l’insulte à l’injure, lors du Grand Prix de Monaco historique, il y a quelques semaines, Leclerc heurta les rails de la Rascasse, au volant de la Ferrari 312 B3, conduite par Niki Lauda en 1974.
Mettre fin à la malchance monégasque de Leclerc pourrait arriver à un bon moment. Lors du Grand Prix d’Espagne, dimanche dernier, le pilote de Ferrari abandonna, alors qu’il menait l’épreuve aisément. Pire: Max Verstappen, son rival au championnat, a empoché les 25 points de la victoire, prenant les commandes du classement des pilotes pour la première fois en 2022.
Plus de F1 le jeudi
Vous n’avez pas la berlue: depuis cette année, les essais libres du Grand Prix de Monaco se tiennent le vendredi, au lieu du jeudi.
Le Grand Prix de Monaco était la seule épreuve de la saison où les séances d’essais libres étaient courues le jeudi, contrairement au vendredi traditionnellement.
La toute première édition monégasque de F1 (1950) eut lieu lors de la fin de semaine de l’Ascension, une fête religieuse. Les boutiquiers n’aimaient pas l’idée de bloquer les rues pour le GP et, ainsi, snober les commerces, pendant cette fin de semaine. Or, l’organisation du rendez-vous de Monte-Carlo décida de devancer la journée d’essais au jeudi. Cela permettra aux touristes présents pour la course de faire du bon lèche-vitrine.
La tradition éaitt restée, jusqu’en 2021. Maintenant, avec le nouveau format de fin de semaine, ainsi que la tenue du Grand Prix d’Espagne, la semaine dernière, le classique sur le Rocher dût déplacer sa journée de jeudi au lendemain. Cependant, il y a toujours les courses de soutien qui sont présentes sur la piste du Rocher, en matinée, dont la Formule 2.
Alfa Romeo: fauteur de troubles?
Lors du rendez-vous espagnol, Valtteri Bottas a connu une excellente course, terminant sixième. Pourtant, lors des essais du vendredi en fin d’après-midi, il avait abandonné (problème mécanique). Cela vient confirmer le bon début de saison d’Alfa Romeo, qui compte 39 points et occupe le cinquième rang au classement des constructeurs.
D’après l’écurie italo-suisse, le Grand Prix de Monaco pourrait être très avantageux, car elle pourrait profiter de l’aspect sinueux du circuit de la Principauté pour bien se positionner sur la grille. En effet, lors des qualifications en Espagne, Alfa Romeo avait inscrit le troisième meilleur temps au secteur 3 du Circuit de Barcelone-Catalunya, considéré comme le plus lent du tracé. Seuls Ferrari (27.336) et Red Bull (27.411) ont fait mieux.
Évidemment, il faudra corriger les soucis de fiabilité. Pour un deuxième Grand Prix consécutif, Zhou Guanyu fut contraint d’abandonner, en raison d’un pépin mécanique. Le pilote chinois, quant à lui, devra faire mieux en qualifications. La recrue n’a, jusqu’à présent, jamais atteint la Q3. Or, sachant que les qualifs’ sont très importantes, il faut qu’il élève son jeu d’un cran.
Le circuit
Pour bien maîtriser le circuit urbain de Monte-Carlo, il faut connaître ses limites. Sinon, les rails vous attendent sans problème. Autant les recrues que les légendes ont fait connaissance avec les murs monégasques. Cela nécessite donc de la précision dans ce lieu étroit.Bonne chance pour effectuer des dépassements! L’étroitesse des rues enclavées prive un peu les pilotes de prendre une position.
Le Circuit de Monaco est le plus court de tout le championnat, du long de ses 3.337 km.Il est la seule exception, puisque tous les autres tracés doivent mesurer au moins 3.5 km.
C’est le seul tracé actuel où les bolides passent dans un tunnel, à la sortie de ce passage, la Nouvelle Chicane L’épingle au Loews Fairmount Loews (virage 6) est le plus lent du calendrier. Elle se prend à environ 50 km/h! Devant ce virage se trouve un hôtel du même nom!
La ligne des puits actuelle a été instaurée en 2002. Elle se situe sur l’ancienne ligne de départ/arrivée entre 1929 à 1962. La Rascasse est un bar! Le virage de la Piscine contourne la piscine municipale!
Deux semaines avant cette course, la Formule E a utilisé le une version écourtée du circuit. Les pilotes du championnat 100% électrique descendaient après le virage Ste-Devote et rejoignaient la Nouvelle Chicane.
La ligne droite entre Anthony Nogues et Sainte-Dévote est le seul endroit où il est possible de déployer le DRS. Lorsque le DRS était activable partout en 2011 et en 2012, il était formellement interdit de l’utiliser dans le Tunnel, pour des raisons de sécurité.